Photo Philippe Le Brech

Le Paris 13 Atletico va découvrir le championnat de National cette année, sous la houlette de son nouvel entraîneur : Jean-Guy Wallemme.

L’aventure a pris fin avec Fréjus Saint-Raphaël, le 20 avril dernier mais vous n’avez pas tardé à retrouver un poste avec Paris 13 Atlético…

« Effectivement ! Mais mon départ de Fréjus était une déception. Ce n’était pas du tout prévu au programme (rires), surtout qu’on était quatrièmes. Le président a tranché. Mais il y avait une forme de déception et d’incompréhension. Cela fait partie du métier car on espère toujours se projeter sur un projet de plusieurs années avec un effectif qu’on essaie de faire progresser. Par conséquent, on ne laisse pas beaucoup de temps aux entraîneurs pour poser leur méthode. Puis la sollicitation du Paris 13 Atletico est arrivée avec la possibilité de se rencontrer. J’ai été contacté par d’autres clubs mais j’ai attendu la fin de la saison pour prendre une décision. Les dirigeants ont dû voir une quinzaine d’entraîneurs. Et ils ont m’offert la possibilité de travailler avec eux. Je suis très content d’avoir pu rebondir facilement et de venir dans une équipe qui va découvrir le niveau supérieur et qui doit grandir le plus rapidement possible. »

Quelles étaient les autres sollicitations ?

« J’ai eu quelques contacts avec Les Herbiers, un ou deux clubs situés dans le sud de la France m’ont également appelé mais il n’y a pas eu de réels approfondissements. Il y a tellement d’entraîneurs disponibles que les clubs essayent de contacter différents profils, de rencontrer les gens et de prendre des informations. »

Et puis, vous revenez dans une région que vous avez déjà connue puisque vous avez entraîné le RC Paris ou encore le Paris FC. Comment s’est passée votre adaptation ?

« Je pense que le fait d’avoir déjà travaillé deux fois à Paris a influé la décision des dirigeants. Paris ou la région parisienne dans son ensemble est un endroit particulier. Il y a différents stades, la ville est souvent bouchée et il faut parfois bien connaître sa population. Cet élément a pu compter. Ensuite, j’ai découvert le club, les quinze premiers jours en étant dans la société du président presque nuit et jour. Il a fallu gérer le dossier du stade. Notre Stade Boutroux n’est pas aux normes, donc il a fallu trouver une solution. On a eu la possibilité d’accentuer le dossier de Charléty et puis il a fallu traiter le recrutement et le passage de la DNCG. Pendant quinze jours, c’était du travail non-stop pour faire gagner du temps au futur effectif. »

« Il faudra rentrer correctement dans ce championnat »

Pour la première fois de son histoire, le Paris 13 Atletico va accéder au National. J’imagine que vous devez être fier de marquer l’histoire du club ?

« Oui, mais ce qui est important c’est que le club se maintienne ! En plus, c’est la première fois qu’il y a une refonte du championnat avec six descentes. C’est une première dans plusieurs domaines. On sait qu’on rentre dans la cour des grands. Il va falloir gagner du temps. Notre entame de championnat va être primordiale, pour de la confiance et de la cohésion, il faudra rentrer correctement dans ce championnat et performer sur la durée. Le problème, c’est qu’il y a une dizaine de favoris et ils ne finiront pas tous premiers. Au bout d’une quinzaine de matches, certains vont se rendre compte que l’objectif de montée ne sera plus accessible et vont commencer à regarder dans le rétroviseur. Il ne faut pas oublier qu’à partir de la douzième place, c’est la relégation. À partir de ce moment, ces équipes vont peut-être commencer à jouer différemment. Ce sera particulier. »

Donc, avec le fait qu’il y a six structures professionnelles et six descentes à la fin de la saison, l’objectif du club sera bel et bien de se maintenir ?

« Oui, l’objectif est de se maintenir mais cela reste avec du football avec tout ce que cela comporte sinon autant déclarer forfait (rires). On va avoir le plus petit budget de National, mais comme les gens de ma génération disent, on n’a pas de pétrole mais on a des idées. C’est ce qu’il va nous falloir cette année, des initiatives, de la cohésion du travail et un peu de talent. Il va falloir assaisonner cela avec les bons ingrédients. »

Sur le marché des transferts, le club s’est distingué avec pas moins de vingt arrivées dont celles de Manoubi Haddad, Yazid Aït Moujane, Randi Goteni et Ludéric Étonde en provenance de Ligue 2. Le club n’a pas hésité à mettre les moyens pour se donner les moyens de rester en National…

« Je ne suis pas sûr que de gros moyens aient été dépensés. On a un petit budget d’1,5 ou 6 millions. Yazïd Aït Moujane et Ludéric Étonde sont des joueurs qui n’ont pas beaucoup joué la saison passée et qui arrivent d’un club qui vient de monter. Ils sont encore jeunes et manque d’expérience. Mais on a voulu prendre des garçons qui ont faim, qui veulent prendre du temps de jeu et de la cohésion. On a travaillé sur un certain équilibre. On n’a pas pris des joueurs individuellement mais des recrues qui ont de la complicité, complémentarité dans certaines zones de jeux pour qu’ils puissent bien travailler ensemble. »

Les recrues se sont-elles bien adaptées ?

« Actuellement, on arrive sur la ligne droite mais on a des garçons qui sont un peu en retard au niveau de la préparation et de leur état de forme. On essaie de trouver le meilleur équilibre possible pour bien débuter le championnat. On est train de s’arranger sur les deux prochains matches amicaux pour que tout le monde ait du temps du jeu et qu’on puisse aligner la meilleure équipe possible vendredi. Tout va s’enchaîner rapidement. On va avoir besoin de tout le monde. »

Pour Jean-Guy Wallemme, « le stade Boutroux, c’est l’ADN du club »

Cette année, la National comprend trois clubs issus de la région parisienne en vous y comprenant. J’imagine que vous avez hâte de jouer ces derbys ?

« J’ai connu quelques derbys que ce soit Lille – Lens ou encore Saint-Étienne – Lyon et ce sont toujours des matches particuliers avec plus de monde que d’habitude et cette petite rivalité. Mais ce seront toujours que six points en jeu sans oublier la phase retour. Pour mon adjoint, Sébastien Robert qui arrive en provenance du Red Star, cela aura une saveur particulière. Versailles est un promu avec de grandes ambitions. Ils ont un budget beaucoup plus important que le nôtre et ont réussi quelques coups où l’on sent une réelle volonté de s’investir. Chacun se prépare du mieux possible. »

Malheureusement, cette année avec Versailles vous ne jouerez pas dans votre stade (stade Charléty pour Paris 13 et stade Michel Hidalgo pour Versailles). Avec ces problèmes d’infrastructures, pensez-vous qu’il y ai de la place pour autant de clubs franciliens au haut niveau ?

« On va pouvoir jouer dans notre stade mais on attend le feu vert à la suite de nos travaux. Il y a un cahier des charges assez drastique à suivre. On va d’abord commencer à Charléty avant de revenir chez nous. Cela dépendra du calendrier en plus il y a sûrement des féminines qui vont arriver au PFC. Le stade Boutroux, c’est l’ADN du club. C’est un stade particulier, on veut s’en servir. L’année dernière, le club a été invaincu à domicile. J’ai déjà eu la chance de gagner ici mais c’est un endroit particulier. Le PSG va avoir son centre d’entraînement à Poissy alors que celui du PFC se situe à Orly, c’est sûr que l’on ne peut pas pousser les murs. À Londres ils ont fait les stades avant que la ville grandisse alors que nous nous sommes obligés de nous adapter aux structures. Mais c’est tant mieux que le football parisien avec sa densité de population et le nombre de gamins de talents ait plusieurs équipes à ce niveau. Dans toutes les capitales, il y a minimum deux clubs en première division. Les structures sont dures à trouver surtout avec l’immobilier qui prend le dessus. »

Vous avez eu l’opportunité de diriger la sélection nationale du Congo. Quelles sont les différences entre être sélectionneur et entraîneur ?

« En tant que sélectionneur on peut faire ses choix, même si les miens étaient limitées puisque je n’avais pas des joueurs qui jouaient au très haut niveau. Tu composes ta sélection. Alors qu’en club, l’effectif est déjà là, même si tu as la possibilité de recruter. Le sélectionneur a beaucoup plus de liberté. Le problème, c’est que tu n’as pas des joueurs au quotidien. Il faut parler aux entraîneurs pour avoir l’état de forme de tes hommes et aller voir des matches. C’est un métier différent mais agréable. Et puis, pourquoi pas repartir là-dessus parce que notamment en Afrique ce sont des gens qui aiment travailler. Il faut garder la culture, les origines du pays et en même temps amener cette rigueur et exigence. L’addition des deux est très intéressante. »