Avant le déplacement au Stade Briochin, Habib Beye, confirmé à la tête du Red Star jusqu’en 2024, s’est exprimé en conférence de presse.
À la veille de la reprise du championnat, dans quel état d’esprit sont vos joueurs ?
« Ils sont comme nous, très excités. On a travaillé pendant sept semaines pour être prêt le 12 août. C’était l’objectif de la préparation. On a bien travaillé et on a eu la chance de ne pas avoir de blessés de longue date à part Stéphane Sparagna qui s’est blessé l’an passé et Hacène Benali qui a eu une alerte genou qui l’a empêché de vivre cette préparation durant deux ou trois semaines. On est content d’avoir un groupe de qualité. Ils attendent ce match avec beaucoup de plaisir et d’excitation. »
Vous allez commencer votre deuxième saison sur le banc du Red Star ainsi qu’en National. Dans quels secteurs sentez-vous que vous avez progressé ?
« J’ai senti que j’ai progressé dans l’assimilation du projet de jeu. Et puis, on a beaucoup de joueurs de la saison passée qui sont restés au club. Certains ont pris conscience de la réalité de ce championnat. Chaque jour, on doit avoir une ambition encore plus élevée et considérer que nous sommes des privilégiés de faire ce métier. On a créé un groupe qui, humainement, vit bien ensemble et l’on se doit de transmettre cela sur le terrain. Il sera intéressant de voir nos points de passage, dans un match difficile à l’extérieur, contre une équipe qui a fait un bon championnat l’année dernière. Aujourd’hui, je me considère comme l’outsider du National. On doit avancer avec l’humilité de se dire que l’année dernière on a fini onzième et qu’on doit faire mieux cette saison en considérant que tous les matches seront difficiles. »
Lors de cette préparation, le club a connu quatre défaites en l’espace de cinq matches amicaux. Est-ce inquiétant pour la suite ?
« Pas du tout. On sait ce qu’est une préparation. On a mis beaucoup d’énergie et d’intensité avec la volonté de jouer des matches avec des équipes plus fortes en termes de division et en avance sur leur préparation. C’était le cas face à Grenoble et Auxerre. Je voulais confronter mes joueurs à la difficulté. On a joué également contre le Paris FC, Boulogne et Versailles à la sortie d’un stage très éprouvant et Bourg-Péronnas qui sera une grosse équipe du championnat. J’ai vu de très bonnes choses et également des situations à améliorer. Le bilan reste positif. On a maintenu l’effectif dans sa totalité. On aura un long championnat, éprouvant qui nous fera vivre des moments d’euphorie et des moments plus difficiles et on a préparé l’équipe à cela. »
Pour Habib Beye, « l’arrivée de 777 n’est que positive »
Le club a été racheté par le fonds d’investissement 777 Partners. Par conséquent, beaucoup d’attentes seront placées en vous cette saison. Est-ce une pression positive ?
« C’est une pression positive et j’aime travailler sous pression. Cela étant, je le dis on n’est pas les grands cadors de ce championnat. Il faut arrêter de penser cela. L’année dernière, on est passé par des épreuves difficiles où on a été dans cette logique de maintien. On a réussi à très bien finir en terminant meilleure attaque avec un projet de jeu très ambitieux. Mais il ne faut pas oublier qu’on a perdu beaucoup de matchs. Il faudra essayer de réguler tout cela. L’arrivée de 777 a donné une dimension supérieure à ce club qui devra passer par des résultats et la logique sportive. On doit avancer petit à petit, s’évaluer match après match et considérer qu’on a une équipe qui est capable de faire un très bon championnat. Cela ne me met pas de pression, parce que je sais où j’ai mis les pieds et pourquoi je suis resté au club. Je suis là pour construire ce club. L’arrivée de 777 n’est que positive. La ligne directrice entre tous les membres du club est la même.
Sur le marché des transferts, le club s’est montré actif avec pas mal d’arrivées dont celles d’Achille Anani et de Fodé Doucouré en provenance de Ligue 2 et de Ligue 1 mais a perdu son meilleur buteur : Pape Meïssa Ba. Quel regard portez-vous sur votre mercato ?
« Quand on perd son meilleur buteur, qui a marqué 21 buts et qui a été pour moi le meilleur joueur de ce championnat, c’est difficile à vivre. Mais il a mérité d’évoluer dans un club de Ligue 2 au vu de sa saison. Toutes les recrues ne pourront pas jouer cette année. On va évaluer leurs qualités mais si on les a pris c’est qu’on a confiance en eux. C’est la vie d’un club de football de voir des joueurs arriver et partir. Je suis content des joueurs qui sont arrivés et du travail de Reda Hammache ainsi que de la cellule de recrutement. On a gardé des joueurs qu’on voulait conserver et qu’on a inscrit dans un projet collectif. J’aime bien mettre en avant les joueurs qui restent, tels que Cheikh N’Doye ou encore Damien Durand qui sont des joueurs très importants. Parfois, cela a plus de valeur que les joueurs qui arrivent. Les recrues vont devoir rentrer dans un collectif qui se connaît bien. C’est très appréciable d’avoir un joueur comme Achille Anani. On sait qu’il va nous apporter des choses. Il n’est pas enregistré pour jouer contre Saint-Brieuc mais il aura le temps de ramener sa plus-value. Je suis satisfait du recrutement et du groupe que j’ai. »
Un mercato bouclé à 99%
Vous allez encore chercher à vous renforcer ou votre mercato est bouclé ?
« Le souhait du club était de terminer le mercato avant le premier match de championnat. Je pense qu’on est dans cette logique-là. Après, un club peut être amené à avoir quelques mouvements. Mais je considère à 99% qu’on a mis en place le groupe qu’on voulait avoir. On n’est jamais à l’abri de ce qui peut se passer dans un effectif. On a des joueurs qui ont été sollicités, qu’on a souhaité conserver et ils sont très contents d’être-là. C’est une satisfaction. »
Vous faites partie des six structures professionnelles présentes au sein du championnat. Quel sera l’objectif du club cette saison ?
« Obtenir les 40 points le plus vite possible. C’est ce qui déterminera nos ambitions par la suite. On est dans un championnat ultra concurrentiel avec des équipes comme Nancy, Châteauroux, Bourg-en-Bresse qui ont bâti des effectifs pour aller chercher la Ligue 2. Villefranche a joué deux années de suite les barrages. À partir de là, il faut avoir l’humilité de se dire qu’on va évoluer dans un championnat qui va être très fort, où le spectre des six descentes va amener beaucoup d’équipes à être dans le calcul. Il y a beaucoup de force en présence dans ce championnat mais je ne vais pas toutes les citer. On doit être capable de marquer ce championnat, avec toute notre humilité. On veut bien démarrer ce championnat et chercher une victoire à Saint-Brieuc contre une équipe qui sera favorite. Ils reçoivent sur la première journée et ressortent d’une bonne saison. »
Habib Beye veut « progresser par rapport à la saison passée »
L’année dernière, le club a terminé à la onzième place. Quel bilan faites-vous de cette saison ?
« Un bilan positif parce que j’ai récupéré le club dans une situation difficile. Ce qui était intéressant, c’est que j’avais récupéré un groupe de très grande qualité qui avait fait une belle préparation avec le préparateur physique et Vincent Bordot. Les joueurs ont vite adhéré à mon projet. J’ai amené des idées. La vraie satisfaction, c’est qu’on a marqué beaucoup de buts. On est une équipe qui a produit de jeu, en allant de l’avant mais qui a perdu des matchs dans cette ambition-là. On va bien réguler tout cela et on va essayer de mieux faire. J’ai parfois vécu un ascenseur émotionnel. Ce qui est très positif dans ma construction de jeune entraîneur. Je veux optimiser les qualités de mon effectif. »
Vous êtes désormais lié au club jusqu’en 2024. Sur le long terme, l’objectif est de retrouver le monde professionnel ?
« On y est déjà puisque le club est professionnel et j’estime que quand vous êtes en National, vous êtes dans un championnat de très haut niveau. Mais lorsque vous faites allusion au monde professionnel, c’est la Ligue 1 et la Ligue 2. Je me suis inscrit dans un projet de longue durée, au même titre que mon staff. L’objectif est de progresser par rapport à la saison passée. On verra ensuite quelles ambitions on peut viser. C’est appréciable d’avoir une direction sportive qui pense de la même façon que le staff et a également la même vision à long terme. Ce club doit à un moment retrouver l’élite en cherchant des ambitions beaucoup plus hautes, mais il faut y aller étape par étape. On a les moyens de cette ambition, les infrastructures, le développement de Bauer qui est exceptionnel, un public qui va nous pousser toute l’année. »
