MARQUES GOMES Cristiano (Le Mans)
Photo Philippe Le Brech

Pour la troisième saison consécutive, Le Mans FC repartira en National. Entretien avec son entraîneur Cris livrant notamment son regard sur le niveau du championnat.

Bonjour Cris. Comment abordez-vous cette reprise du championnat ?

 « Je suis motivé (rires) ! C’est une équipe reconstruite. On a eu quinze départs pour douze arrivées. Automatiquement, on repartait de zéro. C’était un défi de créer cette équipe, de créer des connexions et des automatismes. Maintenant, c’est la vérité du championnat qui va nous confirmer si on a bien travaillé cette semaine. »

Ce sera votre deuxième saison à cet échelon. Sur quels axes pensez-vous avoir progressé ?

« La saison dernière, c’était une découverte avec un championnat déjà très difficile à jouer, avec des équipes de même niveau où les rencontres se jouaient sur de petits détails. Tout le monde peut battre tout le monde, il n’y a aucun match facile. Il faut être attentif tout le temps. Les équipes sont toutes motivées. On apprend avec les matches, les organisations, la vision des joueurs… C’est l’expérience de chaque année qui te fait progresser. »

Cris (Le Mans) : « Le National est une vitrine »

Le Mans, au même titre que le Red Star ou encore l’US Orléans, garde pour la troisième fois de suite son statut professionnel…

« Le championnat de National dispose d’un grand niveau, on peut déjà parler de Ligue 3. Il y a de belles équipes, avec un match le lundi à la télévision. Le championnat a tout pour évoluer avec de jeunes joueurs et des joueurs expérimentés qui peuvent aller jouer en Ligue 1 ou en Ligue 2. C’est une vitrine. Il y a pas mal de recruteurs de clubs professionnels dans les tribunes. Il faut garder ce statut professionnel pour que chaque équipe puisse s’organiser et démontrer son niveau. »

Quel bilan tirez-vous de la préparation ?

« Je suis satisfait des matches amicaux. On a affronté des équipes prestigieuses pour mettre l’équipe en difficulté et voir à quel niveau on se situait, voir les axes de progression. On a changé pas mal de joueurs, donc pour créer des connexions, automatismes il faut former une équipe compétitive. Il fallait jouer, mettre des matches difficiles pour corriger les choses. Comme je l’ai dit à mes joueurs et à mon président, je voulais faire jouer l’équipe, donner des consignes, montrer ce que je voulais mettre en place sur le terrain ainsi que mon projet de jeu. Les résultats passaient au second plan. »

Pouvez-vous nous faire un point sur les joueurs blessés ?

« Malheureusement, on a perdu Alexandre Lauray. Il a été touché au niveau du genou et plus précisément au niveau des croisés. Il sera absent pour une période d’au moins six mois. Harold Voyer a contracté une entorse de la cheville lors du premier match contre Caen. Il vient de reprendre l’entraînement. Jonas Smith a senti une petite douleur contre QRM au genou. On a fait un travail spécifique avec lui pour qu’il soit prêt à reprendre ce lundi. Alexandre Vincent est suspendu et ne pourra pas jouer également contre Dunkerque. Sinon tous les autres sont aptes à jouer. »

Cris : « La cellule de recrutement a bien travaillé »

L’année dernière, le club a manqué de constance et a terminé à la dixième place du classement. Avec un peu plus de recul, comment jugez-vous votre dernier exercice ?

« C’était une saison difficile. On n’a pas réussi à travailler dans la continuité en alternant les hauts et les bas. Au mois de janvier-février, l’équipe a connu quatre victoires de suite mais sur les neuf derniers matches on a manqué de gaz. Le sprint final, c’était compliqué pour nous. »

Cette année, justement quel sera votre objectif en sachant que vous faites partie des six clubs professionnels…

« Tous les clubs veulent jouer la montée. Aujourd’hui, mon objectif, c’est de faire bien jouer mon équipe. Certains joueurs viennent d’apprendre à se connaître cette semaine. Là, maintenant, je ne peux pas parler de montée. Cette promotion en Ligue 2, se fera par rapport au championnat et aux résultats. »

Pour se donner les moyens de sa politique, le club n’a pas rechigné à mettre les moyens sur le marché des transferts en attirant douze recrues dont le meilleur joueur du National, Fahd el Khoumisti…

« Je suis satisfait. La cellule de recrutement a bien travaillé. Vu qu’à la fin de saison, on ne jouait pratiquement plus rien, on a pu se pencher sur le recrutement assez rapidement. On a analysé la manière dans laquelle on voulait travailler et les joueurs disponibles pour faire le bon choix. Il faut juste que la mayonnaise prenne. »

Cris : « J’ai mon caractère, ma manière de travailler et ma philosophie »

Pour pallier certaines blessures, allez-vous chercher à vous renforcer ou bien votre mercato est terminé ?

« Le mercato se termine fin août. Il reste encore quelques jours pour recruter ou non. Aujourd’hui, je suis content de mon effectif. On a juste perdu un joueur pour six mois, les autres vont revenir. Contre Sedan, certains blessés seront prêts à jouer. Ce n’est pas inquiétant. Mais peut-être qu’il y aura une surprise. »

Vous êtes un ancien international brésilien (17 sélections) et avez porté les couleurs de Lyon, Bayern Leverkusen ou encore Galatasaray. Quel entraîneur a eu le plus d’impact sur le coach que vous êtes aujourd’hui ?

« C’est un mélange de tous. Certains entraîneurs étaient plus forts en matière de communication, dans la tactique ou dans la gestion d’un groupe. J’ai mon caractère, ma manière de travailler et ma philosophie mais j’ai surtout cette vision de mes entraîneurs qui me donnent l’exemple pour bien réfléchir et pour prendre la meilleure décision. »

Pour finir, le Mans va désormais jouer au sein du stade Marie-Marvingt. Les supporters ne sont pas tous unanimes sur ce nouveau nom. Quel est votre avis ?

« C’est un choix fait. Ma parole ne va pas changer quoi que ce soit, la décision a été prise. On va jouer dans le même stade juste avec un autre nom (rires).