Après deux saisons en Ligue 2, l’USL Dunkerque effectue son grand retour en National. Entretien avec son entraîneur Romain Revelli.

L’année dernière le club n’a pas réussi à se maintenir en Ligue 2. L’été a-t-il était suffisant pour digérer cet échec ?

« Oui, bien sûr ! La fin de saison devenait de plus en plus dure. On s’était préparé à descendre mais on a quand même cru en nos chances de maintien jusqu’à l’avant-dernière journée de championnat. Il a fallu du temps pour digérer et relancer le club. C’est pour cela qu’on a fait une grosse préparation de sept semaines et demie vu qu’on avait pas mal de nouveaux joueurs ainsi qu’un nouveau staff médical. Après la descente, il fallait du temps pour relancer la machine. »

Avant la reprise du championnat, comment sentez-vous votre groupe ?

« Tout le monde a hâte ! Nos sept semaines de travail ont été utiles, pour tous se connaître et mettre en ordre nos principes de jeu et règles de vie. Même si on n’est pas tous réellement prêts, on a tous envie d’attaquer et de commencer le championnat. »

Lors de cette préparation estivale, le club n’a pas trouvé le chemin de la victoire. Est-ce un élément qui vous inquiète ?

« Non, du tout. Je n’accorde aucune importance aux résultats sur les matches de préparation. L’année dernière, on avait perdu aucune rencontre et on a empoché seulement trois points sur les neuf premières journées. Je ne dis pas que grâce à nos trois nuls et trois défaites, on va tout gagner. Mais on a joué volontairement de grosses équipes pour se mettre dans le dur. On a mixé des équipes, on a tenté des choses avec nos 18 nouveaux joueurs et des tentatives de changement de système. Maintenant, ce sont les résultats qui vont compter. »

« On voulait créer quelque chose de neuf »

Vous avez perdu pas mal de joueurs. Avez-vous réussi à remplacer les cadres de l’année dernière ?

« Il y a deux types de joueurs. Il y a ceux qu’on n’aurait pas aimé perdre à l’image de Bilal Brahimi. Mais certains ont eu l’opportunité d’aller jouer au-dessus et certains clubs font des propositions, donc on ne peut pas se mettre au milieu. Après, il y a des joueurs qu’on n’a pas voulu conserver pour repartir d’une page blanche. On n’a pas eu de problèmes l’année dernière dans le vestiaire, mais on ressentait un manque d’unité. On voulait créer quelque chose de neuf. »

L’année dernière, l’un de vos recruteurs Salomon Kashala a ramené des jeunes joueurs qui se sont illustré (Amine Salama, Bilal Brahimi, Enzo Bardeli). Cette année, le club a également recruté des jeunes profils. Le but est de s’appuyer sur cette jeunesse ?

« Oui, c’est un savoir-faire que l’on a surtout avec Salomon Kashala qui nous dégote de bons profils. Mais il nous fallait quand même de l’expérience. C’est ce qu’on a fait en recrutant des joueurs comme Yannick M’Bone, Julien Anziani ou encore Yohan Bilingi. A côté de cela, on est parti se renforcer à l’étage du dessous pour des raisons financières et pour également donner la chance à de jeunes joueurs de s’exprimer. Et puis la cellule de recrutement connaît bien ces joueurs-là et je suis un entraîneur qui aime lancer les jeunes. C’est un bon mixte de ce que peut être le club. »

La saison passée Amine Salama est parti libre à Angers après quelques apparitions. Avez-vous tiré des leçons de cette mésaventure ?

« On a fait ce qu’on a pu. Un contrat professionnel lui a été proposé mai il a préféré le signer ailleurs. On aurait pu être un tout petit plus rapide mais on a quand même bien fait notre boulot. On en a tiré des enseignements. Et puis on n’est pas un club qui peut s’aligner sur les salaires de tout le monde. Dunkerque est un club intermédiaire et il faut accepter qu’on perde certains éléments par moment. »

« Je trouve mon groupe un petit peu jeune »

Dans une interview récemment accordée vous disiez que votre groupe manquait de maturité. Avez-vous trouvé ces éléments pour apporter cette expérience à votre groupe ?

« Effectivement, je trouve mon groupe un petit peu jeune. Lorsque nous sommes complets, on est bien mais je trouve qu’on manque un peu de maturité. Dans notre groupe de 24 joueurs, on a fait ce qu’on voulait mais il y a quand même 14 jeunes joueurs. Quand on va avoir des blessés ou des suspendus, le groupe sera jeune et même si on aime cela, il faudra faire attention au sein de ce championnat de National qui est très homogène. On est très content de ce qu’on a réalisé. Ce sera mon rôle de faire en sorte d’avoir le moins de blessés et de suspendus possibles pour avoir une équipe assez mature sur le terrain. Et que cela nous permette de lancer les jeunes au compte-gouttes. »

Il y a quelques mois, votre président avait pour objectif de jouer les premiers rôles au sein de ce championnat. Êtes-vous en phase avec cet objectif ?

« Je ne peux pas dire comme le président. Je respecte ce qu’il dit, il a raison de se donner les moyens de jouer le haut de tableau. Je nous le souhaite aussi. Mais je suis pragmatique. Avec l’équipe au complet, on peut faire de mal à beaucoup d’équipes mais attention à la jeunesse. Ma seule ambition est de prendre des points vu qu’on n’a pas gagné depuis un certain moment pour assurer rapidement le maintien au club. On fera le point à Noël. »

Cette année, vous allez retrouver un championnat que vous avez connu avec Cholet. Mais depuis votre passage, le National a évolué avec la présence de six structures professionnelles et de six descentes. Quel regard portez-vous dessus ?

« J’ai un gros respect pour ce championnat que j’aime beaucoup. Lors de mes deux années à Cholet, le niveau était déjà très relevé et homogène. Le championnat évolue parce qu’il y a de moins de contrats professionnels dans les clubs de Ligue 1 et de Ligue 2, donc il y a des joueurs qui ont un niveau professionnel dans cette division avec la présence de clubs professionnels. Tout le monde est plus armé, c’est également le cas des promus. Le Puy et Martigues sont des clubs historiques, Versailles dispose de beaucoup de moyens. Les actionnaires étrangers rentrent également dans les équipes que ce soit à Châteauroux, Red Star ou à Nancy. »

Romain Revelli « ne lance pas trop vite d’objectif »

Ce championnat risque donc d’être compliqué…

« C’est pour cela que je ne lance pas trop vite d’objectif. On a conscience de nos forces et de nos faiblesses. On prône des valeurs d’humilité, on va rester un peu dans l’ombre en faisant tourner le compteur points. Le championnat est sous-médiatisé au niveau tactique, technique et athlétique. Il y a beaucoup d’équipes qui jouent au ballon, le National est à l’image de la France avec beaucoup de discipline et de physique. »

Vous avez été conforté une saison de plus malgré la relégation du club en National…

« Je suis très content d’évoluer dans cette division. Je suis à ma place. Dunkerque est un beau petit club, avec de belles infrastructures et des gens bien. Mais c’est un métier fragile et particulier. On est soumis aux résultats avec l’idée de faire passer ses idées en même temps. On va voir comment se passe ce début de saison. »

Avant de recevoir Le Mans, allez-vous disposer de votre groupe au complet ?

« Notre groupe sera complet. Il manquera juste Pierre Leverton qui est suspendu. »