L’année dernière, le Stade Briochin a dépassé toutes les attentes à la faveur d’une formidable deuxième moitié de championnat en terminant à la septième place du classement. Pas question pour autant de s’enflammer chez l’entraîneur briochin Didier Santini : ses hommes seront en mission maintien.

Bonjour Didier. À quelques jours de commencer votre deuxième saison sur le banc du Stade Briochin, dans quel état d’esprit êtes-vous ?

« Je suis impatient de commencer ce championnat. On joue pour connaître des matches ayant de la valeur. Les joueurs ont également envie d’y être et on a hâte de se jauger contre une belle équipe qui veut jouer la montée (le Red Star, ndlr) pour voir où l’on se situe dans le but de pouvoir progresser comme la saison dernière. »

Lors de cette préparation estivale, le club a connu trois défaites pour deux victoires ainsi qu’un match nul. Comment jugez-vous votre dynamique ?

« On a joué contre Laval qui n’a pas gagné énormément de matches non plus. On fait des matches amicaux pour travailler. On a rarement joué sur la fraîcheur. On a joué ces matches avec une séance d’entraînement et une grosse séance athlétique dans les jambes pour certains. Je n’ai pas parlé tactique sur les quatre premiers matches. À la fin, j’ai mis cette notion en place, c’est comme cela que je vois les choses. Il y avait de la qualité en face, on a raté des choses. Mais, c’est mieux de rater maintenant qu’en ouverture du championnat. »

Trouvez-vous que vos joueurs sont montés en puissance ?

« Oui, on a senti une différence dans les quinze derniers jours au niveau de l’engagement, de la compréhension, du travail et de l’intensité sur le terrain. On a constaté un réel changement. Il y a eu du mieux à chaque fois. »

Dans un papier du Télégramme, un joueur évoquait de petites tensions. Comment trouvez-vous votre groupe ?

« Les journalistes ne connaissent pas tous le football. Il n’y avait pas de tensions. Juste des joueurs qui ont mis plus d’impact et d’agressivité que d’habitude parce qu’on en avait besoin. Il fallait juste faire en sorte que cela ne dépasse pas certaines limites. La tension, je la prends juste autour de mon bras. Les quinze derniers jours ont été les meilleurs de cette préparation. Tout s’est bien passé. »

Avez-vous trouvé votre système de jeu préférentiel pour cette saison ?

« On en a mis plusieurs en place durant cette préparation. On a joué à cinq, à trois, en 4-4-2 et en 4-2-3-1. Je voulais voir comment le groupe arrivait à s’adapter défensivement, en combien de temps il pouvait gérer la situation et puis discuter avec eux pour savoir dans quel système les joueurs étaient le plus à l’aise. Et tout dépendra des joueurs à disposition et de l’équipe adverse. Le 4-5-1, le 4-3-3 ou la défense à 3 ont été des options intéressantes l’année dernière. »

Didier Santini (Stade Briochin) : « Il nous manque encore un ou deux joueurs »

Êtes-vous satisfaits de votre mercato ?

« Il nous manque encore un ou deux joueurs. Il ne faudra pas se tromper, on a peu de moyens. Les joueurs qui sont arrivés sont de belles personnes qui se sont très vite adaptées et ont été bien accueillies. Il faut aussi trouver les automatismes, les enchaînements et les principes de jeu puisqu’ils varient en fonction des entraîneurs. Il faut que tout le monde s’adapte, il y a eu des bonnes choses mais il manque de la cohésion ce qui est normal. Cela ne se fait pas en un mois et demi. À l’entraînement, on voit des choses intéressantes. »

À quels postes souhaitez-vous vous renforcer ?

« On cherche un milieu défensif. Il y en a un à l’essai avec un profil dont on ne dispose pas. Athlétique, qui est capable de prendre les ballons et également de nous rassurer défensivement de la tête sur le jeu long adverse. À part, Maël Illien au milieu de terrain on manque de taille. On avait Théo Bloudeau, l’année dernière dans ce registre mais il est parti. On cherche mais il ne faut pas se tromper. On a eu pas mal de sollicitations mais pas forcément des profils qui nous correspondaient. »

Avec tous ces nouveaux éléments, quel sera l’objectif du club cette saison ?

« On n’en a pas trop parlé, mais vu notre budget l’objectif sera de se maintenir. On est dans les deux ou trois plus petits budgets du championnat, donc on est déjà dans les six derniers au départ. Il va falloir bien bosser comme la saison dernière, avoir beaucoup de valeurs humaines et de la vitesse. Cela va être difficile. Statistiquement, sur les dernières années, il n’y a que deux clubs professionnels qui sont montés et pas mal d’équipes de Ligue 2 sont passées de la N1 à la N2. À chaque match, on va grimper marche par marche en s’approchant du maintien. Ce sera difficile pour tout le monde. Six descentes c’est costaud. »

Des bases sont déjà là après votre septième place de la saison passée ?

« Oui, mais le problème c’est qu’on a perdu 90% de notre secteur offensif. Il ne nous reste plus que deux éléments offensifs de la saison passée. Il faut retravailler, retrouver des automatismes qu’on a bien trouvé la saison passée à partir du mois de janvier. Il faudra qu’on démarre mieux que l’année dernière. On avait eu 17 cas de Covid et des joueurs qui avaient dix-quinze jours d’entraînement. C’était difficile, mais on s’est aperçu qu’on n’était pas ridicule, qu’on faisait de bonnes choses. Jusqu’à la trêve on était dans les quatre-cinq derniers avant d’exploser. Notre entame de championnat sera importante. »

Cette saison, vous allez retrouver l’USL Dunkerque et Borgo que vous avez connu en tant qu’entraîneur et joueur. Cela sera des moments particuliers ?

« J’ai joué Borgo l’année dernière et également lorsque j’étais à Béziers. Je suis content de rentrer chez moi et de voir ma famille (rires). Chaque match se vaut. Mais je serai très content d’aller à Dunkerque, depuis que la nouvelle tribune est finie je n’ai pas eu l’occasion d’y aller malgré les invitations du président. Je serai hyper content de retrouver les supporters avec qui j’ai une affinité. C’est une région que j’adore, même si j’aurais préféré que le club reste en Ligue 2. »